Brève histoire de l’AMTM

L’AMTM, dès son origine, est étroitement liée à la famille bénédictine. L’AMTM est née de l’intuition du Père de Floris (OSB) ancien abbé d’En Calcat et président en 1969 de l’AIM (alliance inter-monastères).

Vers la fin des années 60, l’Église invite de plus en plus largement les laïcs à s’associer à son ministère. L’AMTM a été créée dans le grand souffle de renouveau suscité par le concile Vatican II et de sa constitution Lumen Gentium qui insiste sur la participation du peuple de Dieu, par le témoignage de la foi, à la fonction prophétique du Christ. Dès son origine notre association se donne pour but de participer au développement monastique par la prière de ses membres et la collecte de dons. Depuis 50 ans notre association est abritée dans le prieuré Sainte Bathilde des bénédictines de Vanves, 7 rue d’Issy, où se trouve également le siège de l’AIM.

Rappelons que l’AIM est un organisme bénédictin dont le président est un moine nommé par le conseil des abbés et l’Abbé Primat. Organisme dont les fonctions sont entre autres d’aider au développement des jeunes communautés et de veiller au sort des communautés les plus pauvres ou en difficultés, et d’aider à la formation des membres de ces communautés.

L’AIM a été créée en 1961. Ces années 60, sont les années du concile Vatican II, mais elles sont aussi les années des indépendances pour de nombreux pays d’Afrique et d’Asie. Ces pays, pour la plupart, avaient reçu pendant la période coloniale une évangélisation souvent récente et avaient des structures ecclésiales parfois petites et fragiles. L’Église dans ces nouveaux États était bien une Église pauvre qui avait besoin de l’aide des chrétiens des pays catholiques de longue date. Les fondations bénédictines, peu nombreuses à l’époque dans ces pays, risquaient de souffrir, voire de disparaitre, et l’AIM a été créée pour les aider.

Les Églises des pays émergents avaient besoin aussi d’un maillage monastique dans les nouveaux diocèses et toutes les fondations se sont faites pour répondre à la demande des évêques locaux. Un monastère bénédictin est d’abord et avant tout un lieu de prière mais c’est aussi un lieu de travail (Ora et Labora). L’activité (économique mais aussi spirituelle) des moines ou des moniales qui sont dans ce monastère a rapidement une influence sur les populations avoisinantes.

Le premier bâtiment qui est construit à la naissance d’un monastère est toujours l’hôtellerie. Les monastères sont des lieux d’accueil et très vite les populations avoisinantes y viennent s’y ressourcer. Les échanges se font. : spirituels avec les retraitants ou avec ceux qui viennent simplement participer à la messe du jour ou aux offices, économiques également, car les monastères vivent de leur travail et des ventes de leurs productions, sociaux enfin parce que les moines et moniales développent rapidement, dès que c’est possible, des oeuvres pour venir en aide aux plus démunis : écoles, centres de soin, hôpitaux, maisons de retraite etc.

Les monastères sont des centres de vie, des lieux de paix et d’Amour. Ils s’adaptent et s’intègrent dans leur environnement. À titre d’exemple, citons le monastère Sainte Agathe à Lolo au Tchad que vous connaissez bien pour l’avoir aidé à plusieurs reprises depuis sa fondation à partir de 2004. Les moniales sont venues du Congo. Aujourd’hui la communauté comprend en plus une professe tchadienne dans ses membres. Elles ont fait creuser un puit où les populations avoisinantes viennent puiser. Elles ont fondé une école où les enfants du village, essentiellement des musulmans, viennent apprendre. La communauté locale les a acceptées et bien plus, les a assimilées. Elles ont leur place au marché pour pouvoir vendre le produit de leur travail. Dans cette région où se développe parfois une certaine hostilité entre agriculteur et pasteur nomade, elles accueillent les agriculteurs lorsqu’ils fuient les agressions des éleveurs.

C’est une formidable explosion de fondations qui a vu le jour à partir des années 60 sur les divers continents. Entre 1969 et aujourd’hui ce sont plus de 500 monastères qui ont été fondés. Parfois ce sont de minuscules communautés et qui se développent très lentement, d’autres fois les monastères se développent et peuvent à leur tour fonder une nouvelle communauté (comme Loc Nam fondée par Thu Duc au Vietnam, elle-même fondée par les bénédictines de Vanves).